En bref: Un petit bouquin traitant de l’insécurité linguistique, la représentation québécoise et acadienne dans la localisation des jeux vidéo indépendants, un bon article sur les néopronoms utilisés par les individus non binaires en anglais, et plus.
Bon vendredi Reader,
Vive l'été, et son rythme à la fois chaotique et serein! J'espère que vous vous portez bien depuis la dernière infolettre, et que vous vous gardez bien hydraté aussi.
⟶ Un peu de ménage avant de nous lancer: afin de faciliter la googledisponibilité du contenu de mon infolettre du décembre dernier, portant sur la rétroaction efficace sur toutes sortes de textes, j'ai republié le texte sur mon blogue!
L'insécurité linguistique étant au premier rang de mon esprit depuis quelques années, j'avais très hâte de lire le livre d’Anne-Marie Beaudoin-Béguin, La langue rapaillée, paru en 2015. Je connaissais déjà le travail de Beaudoin-Bégin via sa page Facebook très informatrice de linguiste désacralisante, L'insolente linguiste. (Elle a aussi une chaîne YouTube, mais on dirait qu'elle est en pause des réseaux sociaux dernièrement…) Le livre me tentait, et j'avais l'impression que j'allais l'aimer. J'ai eu raison!
Composé d’essais de différentes longueurs (tendant vers le court) dont les arguments se suivent logiquement, le livre de Beaudoin-Béguin se prête bien à de brèves lectures ponctuées par d'autres tâches, pour laisser toutes les informations reçues mijoter un peu. Ceux-ci essaient, et réussissent pour la plupart du temps très bien, de décortiquer les arguments contre la légitimité du français tel qu'il est parlé par toutes sortes de locutrices, locuteurs, et locuteurices à travers la province (le Québec étant la préoccupation du livre).
Je trouve que le livre se jumèle bien avec L'ortographe, un carcan? de Mario Périard, que j'ai lu au printemps. Les deux textes aident à démêler les raisons sociologiques, historiques, politiques, et même personnelles, derrière les forces structurelles cherchant à empêcher l'évolution et l'expérimentation dans la langue française. En bref (si je me permets de simplifier), il s'agit souvent d'une question d'insécurité profonde, que je caractériserais même de systémique, qui cause toutes sortes de complexes et une attitude défensive. Beaudoin-Bégin aborde en profondeur la question de la légitimité du registre familier, en passant par une explication de quelques termes linguistiques, notamment celui des normes prescriptives ou descriptives de la langue et du purisme linguistique. Ne craignez pas ce jargon de linguiste: le livre simplifie et donne de bons exemples pour illustrer chaque concept, et démontre comment ceux-ci influencent les conversations au sujet du «bon Français» et contribuent à l'insécurité ressentie d'un peuple envers sa propre langue.
Si l'insécurité linguistique vous préoccupe, ce livre est à découvrir!
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Voilà, c'est tout pour cette fois.
Portez-vous bien tout le monde, profitez bien d'un peu (beaucoup) de soleil, et à la prochaine!
Gersande
PS: Veuillez noter que certains des liens figurants dans cette infolettre sont des liens affiliés. Et un grand chaleureux merci à Patricia Mereniuk pour son appui dans la chasse aux coquilles et des phrases gargantuesques!
En bref: une institution fédérale a essayé de jouer un tour de cochon avec ses pigistes, mais la décision de la Cour est heureusement tombée du côté des sous-traitants. L’IRNS dit créer un guide de rédaction inclusive, cependant son guide veut éviter les personnes non binaires. J’ai aussi lu dernièrement le livre de Mario Périard, et plus! Bonjour Reader, J’espère sincèrement que vous allez bien et que, où que vous soyez, la pandémie ne soit pas trop pénible. À Montréal, le printemps se fait...
In short: a federal institution tried to get away with some nonsense with its subcontractors, but the Quebec courts ruled against them. The IRNS published a guide on inclusive French writing; however their guide would prefer to exclude nonbinary and gender non-conforming people. I also read a Mario Périard book published in 2018, and more! Hello Reader, I sincerely hope that you’re doing well and that, wherever you are, the pandemic has not been too burdensome. In Montreal, we are finally...
In summary: a very warm welcome; a thoughtful response to a Swiss student's award-winning typographic design to highlight nonbinary people; a short review of Marie Kondo's Joy at Work; and the nonbinary word of the day! Welcome, all! I'm so pleased to get started (and just a bit nervous). I'm already a little humbled by how many of you signed up when I announced this project last week on Twitter. What I imagine for Irreducible Langagièr: I will keep the focus on my current professional...